Barberousse ou Khayr Al-Din





Toute la chrétienté contre le corsaire..




Au retour de sa campagne de Perse, le sultan Soliman fait appeler son grand-amiral :
Le courtisan ne perdant jamais ses droits chez lui, Khayr al-Din Barberousse exerce rapidement une influence prépondérante sur Soliman le Magnifique .

A la politique mesurée et habile d'Ibrahim :
Barberousse fait succéder une politique violente et fanatique.


La forteresse San Angelo, possession vénitienne, est le premier objectif de la campagne.


        Le Château Saint-Ange.

Corfou Le Château Saint-Ange

Le 25 août 1537,

un corps expéditionnaire ottoman
de 25 000 hommes et trente canons sont débarqués dans l'île de Corfou et lancé contre la forteresse.

Quatre jours plus tard, un nouveau contingentde 25 000 hommes arriva en renfort

Celle-ci résiste à quatre assauts successifs et inflige de si grosses pertes à la flotte ottomane que Soliman donne l'ordre de la retraite.



De retour a Constantinople, Soliman le Magnifique va préparer, pour le printemps suivant, une nouvelle expédition contre Venise.

Prévoyant un retour des hostilités, les flottes chrétiennes, qui ont enfin répondu à l'appel de Paul III, font voile vers Corfou, où elles doivent se réunir sous le commandement de l'amiral de Charles Quint :
Andrea Doria.

Profitant de l'éloignement de  Barberousse, trois galères pontificales opèrent quelques raids fructueux dans les iles de l'Archipel et, en particulier, à  Mytilène, où elles ravagent méthodiquement la somptueuse  villa qu'y possédait Barberousse.

En septembre 1538, tandis que Khayr-al-Din Barberousse est à  Nègrepont,  où il approvisionne les 150 galères fraichement sorties des chantiers de Constantinople,   les flottes d'Espagne, du Portugal, de Gênes, de Venise et des Etats pontificaux sont enfin réunies à Corfou, où elles attendent le combat.

Barberousse quitte la   Corne d'Or quelques semaines plus tard, accompagné de ses plus redoutables corsaires.
Il arrive dans le   golfe d'Arta, sur la côte albanaise, à une quinzaine de lieues au sud de Corfou.

Il jette l'ancre à la hauteur de la forteresse turque de Préveza :


Qui sera vainqueur ?




A la recherche de la flotte ottomane,  Andrea Doria   parcourt la mer avec une force de 200 vaisseaux portant 250 canons et 60000 hommes.

Dès qu'il aperçoit la flotte turque ancrée dans la rade d'Arta, il donne l'ordre d'appareiller en ordre de bataille.

Corfou les flottes chrétiennes




Tandis que les vaisseaux des flottes chrétiennes se mettent en rang de bataille, les gardes-chiourme préparent les galériens au combat.




Une distribution de pain, de vin, et de fromage leur est faite avant de les bâillonner au moyen d'une plaque de liège retenue sur la bouche par deux rubans noués derrière la nuque.
La mesure est destinée à économiser leur souffle, qu'ils n'auraient pas manqué de gaspiller en cris et hurlements de peur et de détresse:


Doria hésite cependant à engager ses lourds galions à travers l'étroit goulet, défendu non seulement par la forteresse turque de Préveza, mais aussi par un barrage de sable.

De son côté, Khayr al-Din Barberousse arpente nerveusement le pont de sa galère capitane.
Conscient de son infériorité numérique, il hésite à lancer ses vaisseaux à travers l'étroit chenal vers la haute mer.

Son regard se pose un instant sur l'eunuque du service secret de Soliman.
- Placez-vous en ligne ! hurle-t-il à travers son porte-voix à ses capitaines, et faites ce que vous me verrez faire !

Au son des gongs de combat, ses galères lèvent l'ancre tandis que les fouets des comites s'abattent sur le dos des galériens.

Les naves ottomanes se lancent aussitôt contre un lourd galion vénitien empanné dans une zone calme et, pendant six heures,  elles l'attaquent par charge de quinze à vingt unités.

Le galion est sur le point de succomber devant cette attaque massive quand,  brusquement,  Barberousse
fait volte-face et prend le large pour livrer bataille au gros de la flotte chrétienne qui,  suivant les ordres  d'Andrea Doria,  procède à une suite de manœuvres de  « virement de bord ».

Les équinoxes de septembre mettent fin aux hésitations dans les deux camps :

La fuite de Doria assure à l'Empire ottoman la suprématie en Méditerranée.

Le 7 octobre 1571,   faisant voile vers   Lépante,   Don Juan d'Autriche,   trente-trois ans plus tard, (1)- La victoire de Lépante a sauvé l'Occident, par le cardinal Grenta, de l'Académie française.


Epilogue



En 1543, Khayr al-Din Barberousse a quatre-vingt-six ans.
A son arrivée à Marseille, il fait hisser le drapeau turc et se livre à de tels excès que  François I  se repent de l'avoir fait appeler.

Ce n'est que lorsque   François I,   entamant fortement son trésor, aura rétribué royalement le grand-amiral turc, que la flotte de celui-ci consentira à quitter Toulon.

Barberousse  meurt deux ans plus tard, à quatre-vingt-dix ans.

Sa dépouille est transportée à  Beshiktasch, bourg situé dans les environs de la Corne d'Or.

A sa mort, Barberousse avait probablement oublié cette belle Julie de Gonzague  dont, douze ans auparavant, il avait en vain tenté de s'emparer pour en faire présent à Soliman le Magnifique.
Quoi qu'il en soit,   celle dont la beauté était célèbre dans toute la péninsule,   réserva son amour à son mari seul,  Vespasiano Colonna.   A la mort de celui-ci, elle se retira dans un couvent napolitain de religieuses franciscaines.

Elle devait rendre l'âme en  1566, c'est-à-dire vingt ans après   Khayr al-Din Barberousse,
dont elle avait failli être la proie.

Carmen Saba



        Une galère pontificale.



Corfou galère pontificale




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