Barberousse ou Khayr Al-Din





Ecumeurs de la mer.




A Djerba, un hasard le réunit à son frère Khayr al-Dili.
Le sultan de Tunis, ayant entendu des récits de leurs exploits, s'empresse de les faire appeler.
Il offre aux deux frères refuge à leurs vaisseaux dans la baie de Tunis, en échange :
du cinquième de toutes les prises à faire sur les chrétiens.

Nantis de cette protection, les deux Barberousse deviennent prodigieusement riches et ne tardent pas à vouloir s'affranchir de toute tutelle.

Ambitieux autant qu'intrépides, ils essaient de prendre la ville de Bougie, défendue par une faible garnison espagnole.   Ils se heurtent à une rude résistance; ils perdent une grande partie de leurs vaisseaux et sont contraints d'appeler à leur secours le sultan de Tunis.   Celui-ci, ayant pris ombrage de la surprenante activité des deux frères, leur refuse tout secours.


      Soliman II le Magnifique reçoit Barberousse.

Soliman II le Magnifique reçoit Barberousse
Loin de se laisser décourager, Arudj et Khayr al-Din font appel au sultan Selim, maître de Constantinople.

Ils joignent à leur appel de riches présents et
de nombreux esclaves.
(- le courtisan ne perdant jamais ses droits chez ces deux écumeurs de mer -)

Le sultan Selim reçoit cet appel avec satisfaction.
Entrevoyant la possibilité d'étendre son influence sur le bassin occidental de la Méditerranée, il songe à utiliser les deux frères contre la navigation chrétienne et leur envoie quatorze vaisseaux.



Invité par le sultan, le corsaire Barberousse, qui arrive à Istanbul avec sa flotte le 27 mai 1533, apportant en présent des centaines d'esclaves, des bijoux, des objets en or, des tissus de soie chargés sur 100 chameaux et divers animaux d'Afrique, demande solennellement le rattachement d'Alger à l'Empire.



Ils dominent la Méditerranée.


A partir de ce jour, Arudj et Khayr al-Din ne s'attaquent plus à des bâtiments isolés, mais à des convois entiers.   Aucun traité, aucune convention n'embarrassent la conscience de ces jeunes loups de mer.
Génois, Vénitiens, Napolitains et Espagnols sont, au même titre, de bonnes prises.
Malheur à qui tombait entre leurs mains!

Rivés aux, bancs de leurs galères, les esclaves chrétiens étaient contraints de ramer douze heures et parfois vingt-quatre heures sans répit.   Pour les soutenir, on leur mettait dans la bouche des morceaux de pain imbibés de vin.

S'ils s'évanouissaient d'épuisement, ils étaient ramenés à la conscience par les lanières en nerf de bœuf des gardes-chiourme, et s'ils étaient trop mal en point, on les jetait à la mer.



chantait un jeune captif français.

La terreur qu'inspirent les deux Barberousse à la chrétienté tout entière est telle que les Maures d'Alger en révolte contre les Espagnols les appellent à leur secours.

Arudj accourt.     Entrevoit-il la possibilité d'obtenir enfin un port où il serait le maître ?

L'opération est rondement menée :
  • dans un mouvement conjugué, la flotte et l'artillerie investissent la ville,
  • puis Arudj s'empresse d'étrangler de ses propres mains le cheik qui l'avait appelé et s'installe dans Alger.


Inquiet de voir les deux Barberousse établis sur la côte africaine, le régent d'Espagne,   Génois, Vénitiens, Napolitains et Espagnols, envoie une expédition forte de 15 000 hommes et de 300 vaisseaux pour les chasser d'Alger.

Mais, au moment où l'artillerie espagnole entreprend le siège de la ville, les portes de celle-ci s'ouvrent et laissent passer un flot humain de Turcs, de Maures et d'Arabes qui bousculent les assiégeants et y sèment la panique. La déroute espagnole une fois achevée, Arudj s'empresse de se faire proclamer roi d'Alger.

Cependant, la position des Barberousse demeure vulnérable :
  • à deux cents mètres du rivage, la forteresse qui défend les abords d'Alger est encore
    aux mains des Espagnols,
  • ainsi que les principautés de Tlemcen et de Ténès, situées dans ses environs immédiats
    et qui servent à approvisionner la garnison espagnole d'Oran.


Par une action concertée, les deux frères entrent sans combats dans Tlemcen et Ténès.



Barberousse reste seul maître.




Aussitôt le régent d'Espagne envoie une nouvelle armée entreprendre le siège de Tlemcen :
  • siège, qui va durer sept mois pendant lesquels Arudj,
  • prisonnier dans cette ville, essaiera en vain de desserrer
    l'étau espagnol en tentant plusieurs sorties.
  • Il tombera dans une embuscade au cours d'une de ces sorties.
  • La tête du premier des Barberousse fut exposée à Oran, sur la grande porte de
    l'enceinte avant d'être montrée aux tribus, son corps fut cloué au mur.


Khayr al-Din Barberousse devient ainsi le seul souverain d'Alger.

Fidèle à la politique de son frère, il cherche à la développer en intéressant l'Empire ottoman
à la défense d'Alger.

Dans ce but, il envoie un messager à Constantinople :
  • celui-ci est chargé d'offrir au sultan la souveraineté sur la province d' Alger,
  • En échange de quoi cette province deviendrait partie intégrante de l'Empire
  • et lui, Khayr al-Din Barberousse, serait nommé le « beyerlebey », c'est-à-dire le gouverneur.


Le sultan Selim, alors en Egypte, où il vient de triompher des Mameluks, reçoit avec satisfaction cette proposition.     Sans hésiter, il envoie au roi d'Alger un sabre, un cheval et un tambour, insignes du gouvernement d'un « sandjak » (province turque).



alger les barbaresques



Une fois maître du bassin occidental de la Méditerranée.


Khayr al-Din Barberousse



va repeupler Alger avec les Maures qui fuient l'Espagne.



Il transportera, en plein jour et sans que jamais aucun vaisseau castillan ne se hasarde à troubler l'opération, plus de 60 000 Maures.









En 1520,  Charles Quint monte sur le trône,  tandis que Soliman,  dit le Magnifique, succède à son père,
le sultan Selim.

Le nouveau roi d'Espagne, fidèle à la politique de son prédécesseur, n'admet point l'installation d'un gaillard de la trempe de Barberousse sur la côte africaine.

Il s'apprête à entreprendre une vaste opération militaire et navale contre lui quand Soliman, qui vient de prendre Rhodes - bastion avancé de la chrétienté, mais épine au talon de l'Empire ottoman - menace d'envahir la Hongrie à la tête de 2 000 hommes.



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