Algéroisement......vôtre
Les Hauteurs de Saint - Eugène.
- Récits d'une petite ballade de la Darse de l’Amirauté jusqu’au Fort Pescade en juillet 1840,
Mais illustrée avec des photos prises de Notre Dame d'Afrique en 1960.
Le massif isolé du Boudjaréah
- occupe en avant de la plaine de la Métidja une aire à peu prés elliptique
de trente-trois mille hectares, la mer en baigne l’hémicycle septentrional.
- Alger est bâti sur son flanc, à l’exposition du levant.
- Le point culminant du Boudjaréah se situe à 3.600 mètres de distance de la Place du Gouvernement,
et à 402 mètres au-dessus du niveau de la Méditerranée.
Vue du Quartier de Bab-El-Oued.
Il faut,
- en tournant les vallons abrupts qui forment le bassin du ruisseau de Bab-El-Oued,
deux heures pour y monter.
- Plus de la moitié du trajet se fait sur la route de Deli-Ibrahim que nous avons rendue fort belle.
Elle passe sous le château de l’Empereur et tout près de la batterie d’où nous l’avons battu
en brèche en juillet 1830.
- Sous le gouvernement des Turcs,
les coteaux de Bab-El-Oued étaient le quartier le plus solitaire de la banlieue d’Alger :
La cendre des morts ne risquait point d’être troublée dans le cimetière des consuls.
- Les Musulmans respectaient les tombeaux des Chrétiens,
cet étroit morceau de terre de 64 mètres de long sur 35 mètres de large a été payé bien cher en 1540.
Vue du Quartier de Bab-El-Oued et le grand cimetière européen .
Un capucin, confesseur de Don Juan d’Autriche,
- avait été pris par les Barbaresques.
- L’Archiduc envoya tout un trésor pour sa rançon.
Mais l’âme du moine était digne de celles du fils de Charles-Quint et concevait un but plus élevé.
- Il obtint qu’au prix donné pour sa liberté, cette étroite bande de terre fût bénie et consacrée à
la perpétuité à la sépulture des Chrétiens esclaves ou autres qui mourraient à Alger.
- Sa cendre y gît elle-même ignorée de tous.
Les Turcs ont religieusement respecté cette fondation,
et il y va de notre honneur de lui conserver son caractère sacré.
- C’est d’ailleurs, là que reposent au milieu des captifs qui les y ont précédés,
les soldats et officiers tués en 1830, en venant les venger.
- De ce nombre est Amédée de Bourmont,
dont le nom n’éveille en ce lieu que de tristes et glorieux souvenirs.
Vue du stade de Saint-Eugène et du cimetière européen.
La déclivité du terrain
- affecte à la culture du fruit de branche cette partie des environs d’Alger,
car de l’Hopital du Dey au fort Pescade, à peine traverse-t-on vingt hectares labourables.
- On plante déjà quelques vignes à la Française,
mais ce mode exige trop de travail dans un pays où nos espèces de raisins ne conviennent pas
au climat d’Alger.
- Les espèces répandues sous les mêmes latitudes, à Malaga et dans l’Archipel, ressentiraient à peine le déplacement, et leur culture passe pour exiger beaucoup moins de frais que la nôtre.
Vue sur le village de Saint-Eugène.
En arrivant à la pointe Pescade,
- Nous avons compris, à la vue d’un troupeau de chèvres, comment on ne trouve, à une lieue à la ronde,
que des bois rabougris et des terres incultes.
Vue sur le village de Saint-Eugène à hauteur du Parc à Huîtres.
Moustapha-Ben-Marabeth,
- négociant algérien qui a vu l’Europe en observateur éclairé et parle plusieurs langues,
nous a donné la plus gracieuse hospitalité dans une maison de campagne voisine.
Vue sur le village de Saint-Eugène à hauteur de l' Indépendance.
Dût-elle s’arrêter à la Pointe Pescade,
- la route que nous venons de parcourir ne saurait rester dans son état actuel.
- Le côté le plus salubre des environs d’Alger,
celui où, par application du dicton algérien depuis le début de la présence Française :
- Babazoun pour les produits,
- Babeloued pour la Santé.
On viendrait se guérir des fièvres prises dans la Mètidja.
Vue sur le village de Saint-Eugène à hauteur des Deux Moulins.
Mais attendons
- que cette route soit convenablement améliorée pour :
- couronner ses hauteurs d’arbres,
- tapisser ses ravins de verdures,
- garnir son rivage de maisons.
Vue sur la ville d'Alger.
Mais il ne faudra pas s’en tenir là,
- c’est par la pointe Pescade que doit un jour passer la route d’Alger vers Tipaza,
une ligne presque horizontale, au lieu d’un ensemble de pentes et de contre-pentes,
dont le point culminant est de 255 mètres au dessus du niveau de la mer.
Notre Dame d'Afrique et son Pensionnat.
Si comme on peut le prévoir,
- la ville s’étend au Nord sur l’esplanade de Bab-El-Oued,
le tracé horizontal sera en même temps le plus court et son adoption,
qui ne serait aujourd’hui qu’un avantage important.
- Deviendra dès lors une impérieuse nécessite.
Alger, 8 Juillet 1840, Le Baron Baude.
Notre Dame d'Afrique en 1862.... il y a bien longtemps !!!!
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Nous allons arrêter ici notre visite de la Côte Turquoise,
nous irons beaucoup plus loin dans d'autres pages en direction de Tipasa.
- Remontons vers les hauteurs d' Alger pour visiter la Commune d' El Biar et
ses alentours.
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