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Le quartier de Bab-el-Oued.

Je ne pouvais commencer ma ballade dans ce quartier
où je passais la plus grande partie de mes loisirs lors de mon adolescence
sans remettre dans le contexte historique l’image de ce coin d’ Alger seulement
huit ans après la prise d’Alger par les troupes Françaises le 5 juillet 1830.

Dar El Baroud Marabout et Salpétrière du Dey en 1837
Caserne Salpétrière Faubourg de Bal-El-Oued.

Bab-el-Oued a été, pour Alger, un don du ciel.
Sans un quartier aussi coloré et aussi original, Alger n'aurait été qu'une simple capitale.

Avec Bab-el-Oued le visage d'Alger prenait une dimension méditerranéenne.

On appelait autrefois ce quartier peuplé en majorité d'Espagnols La Gantera
par référence aux anciennes exploitations de pierres à bâtir creusées au flanc
des escarpements rocheux tout proches.

Ils avaient recréé ici un peu de leur pays d'origine.
On parlait fort, on se disputait même.
Mais la culture et la tradition l'emportaient et calmaient tout le monde.

Les autres habitants, Français, Italiens, Maltais, Mahonais, tous de condition modeste,
avaient noué entre eux des rapports de proximité et parfois d'amitié dans l'esprit
des pays du sud et ce mélange avait de quoi plaire.

Avenue de Bab-El-Oued vers 1914.
Elle deviendra l'Avenue de la Marne aprés la guerre de 1914/1918.

C'était bien sûr au café, autour de la kémia et de l'anisette, que ces liens étaient surtout visibles.
Avec des si on commentait à sa façon le résultat d'une partie de boule gagnée ou perdue.

Quand on abordait la question politique du jour ou le résultat du match de foot,
Le ton montait parfois.

Beaucoup de bruit pour rien car on savait s'arrêter au-delà des mots.
Ces conversations trop vives troublaient la concentration des joueurs de tarot ou de belote
qui demandaient le silence.

Autour de la table, quelques spectateurs avaient enfourché une chaise,
s'appuyaient des deux bras sur le dossier et suivaient attentivement la partie.

Les dialogues autour du zinc prenaient une saveur particulière
quand la discussion était portée par le langage truculent que Musette avait mis dans
la bouche de son héros Cagayous... purée de toi, va !

En venant de Bab-El-Oued,

L' avenue de la Bouzaréah
à son arrivée au
boulevard Guillemin.

Dans le prolongement,

l'avenue de la Marne,
la caserne Pelissier

A partie de la place Jean Mermoz,
L' avenue de la Marne et l' avenue de la Bouzaréah
nous menaient dans le coeur de Bal-El-Oued apres avoir croisé le quartier Guillemin.

Le quartier de Bab el Oued ne fut longtemps que

masures et fours à chaux, dominés par les cheminées de quelques usines.
Sur le bord de la mer, cabanes de pêcheurs et barques tirées sur le sable.

L' alignement des grandes rues aux immeubles modernes ne datait que depuis le début du XXe siècle.
Toutefois après la Seconde Guerre mondiale, si on poussait jusqu'à l'extrémité du faubourg,
on retrouvait encore du côté de la cité Bugeaud quelques images du vieux quartier de la Basseta.

Du côté opposé, la construction du boulevard du Front de mer supprima pratiquement toutes les plages.

Ce quartier a été peuplé par l'afflux des ouvriers espagnols qui,
attirés en Algérie par des conditions de vie meilleures, vinrent travailler à la carrière de pierres à bâtir
que l'on extrayait au pied des pentes rocheuses de la Bouzaréah.

C'est avec les pierres extraites de la carrière Jaubert,
que les maçons espagnols, ont érigé les belles maisons bourgeoises de Bab El Oued et celles du grand Alger

Le Boulevard Guillemin et ses squares

Du boulevard Guillemin,
une rue parallèle à l’avenue de la Bouzareah, moins large, mais plus droite,
pouvait mener le promeneur à quelques pas du centre de Bab-El-Oued.

c’était la rue Montaigne qui terminait sa course rue Suffren.

L' Avenue de la Bouzaréah.
à hauteur de la rue Général Verneau

Dans l’avenue de la Bouzareah,

un Café à l’angle de la rue Cavelier de la Salle,
nous permettez de disputer des parties
de baby-foot pendant des heures.

Juste en face et à droite :

L'avenue Durando descendait lentement
en direction du boulevard de Provence,
en laissant sur sa droite
le Cinéma Le Marignan
juste en face des petits escaliers
sans nom de rue la reliant encore à
l'avenue de la Bouzaréah.

Sur la photo précédente à droite,

on aperçoit l’enseigne du magasin Monoprix.
Sur cet emplacement dans le début des années 1950 s’élevait le cinéma Trianon.

Juste en face,
la rue Rosetti, accueillait le peu reluisant cinéma Le Star,
qui deviendra toujours dans le début des années 1950 le cinéma Le Bijou.

Le cinéma Trianon vers 1950.

La rue Franklin à l'angle de l'avenue de la Bouzaréah.

La rue Franklin
était une rue "passerelle" entre :

l'avenue Durando,
la rue JJ. Rousseau

l'avenue de la Bouzaréah,
la rue Montaigne

la Place Desaix

la rue Général Verneau avec
le Cinéma Le Plaza

à quelques pas des escaliers
de la rue Suffren qui ont marqué
pour moi cette matinée
du Vendredi 23 Mars 1962.

Aprés avoir laisser la rue Suffren sur sa gauche,
- La place des Trois Horloges a toujours été considérée comme
  le centre de Bab el Oued et à toutes les époques la littérature algérianiste
  l'a longuement décrite.
  
  La Place des Trois Horloges en 1960.
  
  La Place des Trois Horloges mais dans l'autre sens en 1956.
  
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