Le rallye   Alger - Le Cap

 Retour articles sur les rallyes 





    Textes de Serge Alles.

 


Préambule
 
  • Depuis que l’ordinateur a envahi nos chaumières et que par la magie de la toile nos écrits peuvent se lire dans le monde entier, nombreux sont ceux qui ont vécu « là-bas » qui se sont découverts une vocation de journaliste occasionnel de l’Echo d’Alger et qui ont eu la chance de raconter leur quartier ou leur village…
     
  • Encore fallait-il trouver un sujet digne d’intérêt !.
    Moi, je suis de la Colonne Voirol.
     
  • Je ne suis senti un peu frustré car à part notre symbolique colonne,
    rangée depuis longtemps dans le placard de l’histoire de la colonisation de l’Algérie et devenue un repère pour la circulation automobile avec laquelle je vivais sans même y faire attention, il n’y avait pas grand chose à dire sur mon quartier où, sans doute,
    nous vivions, sans le savoir, heureux.
     
  • Peut-être n’avais-je pas tout regardé ?
     
  • En sollicitant mes toutes petites cellules grises, j’ai fait émerger de ma mémoire d’enfant pas encore tout à fait adolescent un événement, vieux d’au moins cinquante ans, qui chaque année mettait en émoi le quartier.
     
  • Un brouhaha, des pétarades de moteurs gonflés pour l’occasion, des vapeurs d’essence vite absorbées par le Bois de Boulogne qui était déjà notre « puits d’ozone » à nous, des voitures souvent bizarrement transformées qui nous intriguaient ou excitaient notre curiosité alignées le long de l’avenue Foureau-Lamy… et une foule de gens affairés et bruyants allant de l’une à l’autre comme si le temps leur était compté.

    Et c’était le cas.
     
  • Adossée à la paroi de tuf du Bois de Boulogne et flanquée d’un arrêt de trolley-bus des T.A. il y avait cette plaque commémorative du départ à cet endroit de
    la Mission Saharienne Foureau-Lamy dans les années 1898.
     
  • Je l’avais mon sujet !
    Et il est digne d’intérêt.
     
  • Dans les années 1950, une compétition sportive avait choisi cet emplacement pour se lancer en voitures et camions à l’assaut des routes africaines pour rallier Le Cap.
     
  • Ce qui me chagrine !

    Quand j’étais « là-bas » elle faisait partie du paysage
    et je n’avais aucune raison de la photographier… cette plaque.

    Depuis, je la recherche dans tous les livres et albums qui me tombent sous la main…
    mais en vain !.

    Qu’est-elle devenue ?
    Elle aurait pourtant sa place toute trouvée dans l’article qui suit.
     
  • Si vous le pouvez aidez-moi.

     
  • Un rallye… qu’est-ce que c’est exactement ?

Monsieur Larousse nous dit :
    • compétition dans laquelle les concurrents, aujourd’hui généralement en voiture, doivent rallier un lieu après avoir satisfait à plusieurs épreuves consistant notamment à répondre à diverses questions qui les guident.

Monsieur Robert est plus concis :
    • compétition où les concurrents, partis de points différents, doivent rallier un lieu déterminé.

 
  • Nous validerons la seconde définition qui est plus proche de notre compétition qui pouvait s’appeler   Alger-Le Cap   ou   Le Cap-Alger   suivant le choix des organisateurs.
     
  • Un défi audacieux pour l’époque !

    Relier la Méditerranée à l’Atlantique, en traversant l’Afrique d’un bout à l’autre en automobile, avec les villes d’Alger ou Le Cap en ligne de mire, voilà ce qu’ imaginèrent les organisateurs de ce rallye forcément international en raison des divers pays traversés selon des itinéraires adaptés aux circonstances.
     
  • Allier les qualités sportives des concurrents à la découverte des multiples facettes des paysages africains en parcourant routes et pistes pendant souvent plus d’un mois était un challenge que les « aficionados » du monde automobile de cette période d’après guerre vont relever avec enthousiasme.
     
  • Une organisation sans faille !

    Les Amis du Sahara et de l’Eurafrique dont le président était le général Meynier placèrent la préparation de cette course sous la responsabilité d’un comité composé notamment :
     
      • du colonel Nabal,
      • de monsieur Marcel Rey
        – président de l’association sportive de l’automobile club d’Alger -,
      • de monsieur Jean Burtin – commissaire sportif,
      • de monsieur Luc Vegler


    qui en furent ainsi l’échelon précurseur.

     


Les   cinq   épreuves.
 


De 1951 à 1961       les organisateurs donnèrent le départ à cinq épreuves :
  • 1er rallye          :     du 1er au 23 janvier 1951
  • 2ème rallye       :     1953
  • 3ème rallye       :     du 11 janvier au 25 février 1956
  • 4ème rallye       :     du 7 janvier 1959 au 20 février 1959
  • 5ème rallye       :     Janvier 1961 transformé en Alger-Bangui et retour.


Empruntons maintenant
  • des extraits de l’article paru dans le n° 99 de la revue « Le Saharien » sous la signature du Colonel Nabal pour éclairer les conditions dans lesquelles ces cinq rallyes se déroulèrent :

    « Dès 1938,  l’Association des Amis du Sahara,  sur l’initiative du général Meynier,
    avait entrepris la préparation d’un rallye automobile international entre la Méditerranée et Le Cap de Bonne Espérance,  qui aurait été la suite normale du rallye Méditerranée- Niger de 1930 et aurait montré les nouveaux progrès réalisés sur un itinéraire qui,  cette fois, passait de 6.000 à 15.000 kilomètres.

    La deuxième guerre mondiale toute proche ne le permit pas.

    Le projet ne put être repris qu’en 1950 avec la concours des Automobiles Clubs africains et sous le contrôle de la Fédération Internationale de l’Automobile. Les grandes compagnies de pétrole préparèrent, avec soin, le ravitaillement dans toutes les étapes. Tous les pays africains s’ingénièrent, de leur côté, à compléter l’hébergement dans les lieux les plus reculés.

     
    • Ce I° rallye
      eut un grand succès et les 32 voitures parties du bord de la Méditerranée, arrivèrent au jour dit et à l’heure prévue sur la grande place de Capetown au pied de la montagne de la Table, à l’exception d’un seul concurrent dont la voiture fut avariée au cours de la dernière étape aux bords même de l’Océan Indien.


    Les résultats obtenus éveillèrent tant d’intérêt que le Comité d’Organisation accepta de refaire le rallye tous les deux ans.

     
    • Et c’est ainsi qu’en 1952/53,  le IIéme rallye Alger – Le Cap  suivait le même itinéraire et remportait le même succès. Cette nouvelle manifestation vint mettre en lumière les améliorations de tous ordres réalisées sur la grande dorsale africaine.
       
    • En 1955/56,  le IIIème rallye   se faisait dans le sens sud-nord, et les concurrents prenaient le départ à Capetown pour arriver quarante quatre jours plus tard à Alger.
       
    • Le IVème rallye,  Alger – Le Cap,  pour lequel les concurrents pouvaient s’engager :
       
      • soit pour une section Alger - Stanleyville,
      • soit pour la section Stanleyville – Le Cap,
      • soit enfin pour la totalité du parcours Alger – Le Cap,

        quitte Alger à partir du 7 janvier 1959
        pour arriver à Stanleyville à partir du 26 janvier.

        La deuxième section quittait Stanleyville le 29 janvier
        pour arriver au Cap le 20 février 1959.

       
    • Le Vème rallye,  Alger – Le Cap était,  dès le mois de janvier 1961,  prêt à partir sur le même itinéraire,  mais les choses avaient sensiblement changé dans le monde de l’épreuve transafricaine,  et,  tout d’abord,  les dispositions d’esprit des organisateurs et des participants.

      A mesure que des améliorations étaient apportées à l’état des routes et des pistes,
      à leur équipement,  aux facilités de communications,  les constructeurs de véhicules,
      les pilotes,  les gens de la presse se tournaient avec complaisance vers la performance,  c’est-à-dire,  la vitesse,  plutôt que ce qui avait été la règle des premiers rallyes   :
      la sécurité et le confort.

      Mais il y avait plus grave,  et il s’avéra bientôt, pour des raisons d’incertitudes politiques, ce Vème rallye ne pouvait traverser le Congo ex-belge,  devenu le Zaïre.  Ce n’était plus un problème de tourisme mais un problème de sécurité…  On essaya donc de passer ailleurs qu’au Zaïre,  un itinéraire de contournement fut trouvé mais le temps manquait pour équiper ces nouvelles pistes comme l’avaient été les précédentes.

      La décision fut prise de faire du Vème rallye,  un Alger – Bangui et retour.

      Comprenant   :
      • un rallye touristique en 34 jours dénommé   « la route africaine »   et
      • un rallye international Alger – Bangui et retour,
        soit 11.500 kilomètres avec quatre épreuves de vitesse sur
        les étapes difficiles du Sahara,  le tout en 18 jours.

      Le Vème rallye,  quoique amputé de la moitié de son itinéraire,  m’en a pas moins remporté le même succès que ses prédécesseurs.   »



Alger Le rallye Alger - Le Cap 1951


Le rallye   Alger - Le Cap   se poursuit sur la page suivante.


page précedente page suivante
 Retour articles sur les rallyes