Texte de Jacques TESTE
Le Pin de Noël en flamme
De mes petites classes, j'ai gardé quelques souvenirs assez précis.
Il y avait aussi en 10° le Frère Louis, petit ,sec, avec sa barbe et ses cheveux grisonnants, son visage ridé, et surtout sa démarche nerveuse comme celle d' un piaf toujours en mouvement.
Nous l' aimions beaucoup et il nous le rendait bien.
Cette année là, ma dernière dans l' école, pour la Noël, il avait installé dans l' angle de la classe, à droite du tableau noir, un grand pin qui touchait le plafond,
« Et non ... pas un sapin, Eh oui! »
Quelques décorations par ci par là tentait de lui donner un petit air nordique, et comme les guirlandes électriques n'éxistaient pas, Frère Louis avait mis des petites bougies au bord des branches. Désireux de l' éclairer, il désigna parmi les élèves , le plus grand de la classe pour l' aider à allumer celles du bas pendant que lui même s' occupait des plus hautes.
Il me semble que cet élève s' appelait Merlin , mais je n' en suis pas très sûr.
Soudain "Merlin" fait un mouvement brusque en arrière laissant voir une flamme de quelques centimètres au début , mais rapidement ce fût toute la branche qui s' enflamma.
Je revois encore Frère Louis se jeter dessus et tenter vaillamment à grand coups de calotte noire (celle qu' il portait toujours sur sa tête ) d'éteindre l' incendie qui s' étendait.
Pendant ce temps, le reste de la classe , effrayé, réfugié le plus loin possible, assista à l' agonie du pin de Noël.
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